Curiosités et monuments

Fascicules sur Chauriat

focus sur l'hôtel Rudel du Miral

Un peu d'histoire

Chauriat peut s’honorer à juste titre d’un passé prestigieux, trois églises antérieures au Xème siècle existaient : l’église Saint-Pierre, aujourd’hui disparu et qui devait occuper l’emplacement de l’actuelle église Saint Julien ; l’église Sainte-Marie, remaniée au XIIème siècle, mais qui a encore des parties carolingiennes ; la Chapelle Sainte-Marcelle dédiée à une jeune bergère originaire de Chauriat qui fit, selon la tradition populaire, la découverte d’une fontaine miraculeuse. C’est le roi Charles VII qui demanda à Gilbert de la Fayette, l’un de ses conseillers, de faire fortifier Le bourg. On relève encore des traces de ces anciennes murailles. Quatre portes devaient s’ouvrir dans les fortifications ; les habitants avaient le droit de pêche dans les fossés. Après la Révolution de 1789, on assiste à la vente des biens du clergé en "biens nationaux" et l’église paroissiale Ste-Marie est vendue au conventionel Rudel du Miral et transformée en grange puis en chais. _ _ "De passage par Chauriat ? Profitez-en pour partir à la découverte de ses monuments...

Contact visite

Visite de l’ancienne abbaye St Julien (classée MH) et du riche patrimoine de Chauriat toute l’année sur rendez-vous.
Gratuit.
Contactez Nathalie Monio par téléphone
au 06 03 25 92 72 ou 04 73 68 01 63
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L’église Saint-Julien

C’est en 1016, à la suite de la donation des terres de Chauriat, avec ses trois églises, à l’ordre clunisien que l’achèvement ou la reconstruction de l’église St Julien est envisagée. Si la nef semble achevée aux alentours de 1150, l’édifice est officiellement terminé vers 1201. Elle restera l’élément principal du prieuré clunisien jusqu’à la Révolution, même si le nombre de moines ne sera jamais très élevé, ne dépassant pas les quatre ou cinq.

Reprenant les grandes caractéristiques des édifices romans auvergnats comme le massif barlong, les destructions et reconstructions successives ont modelés son apparence, la rendant assez différente de ce qu’elle était au tout début du XIIIème siècle.
En effet, le monument connu une vie assez agitée. Au XIVème siècle une grave crise opposa les consuls aux habitants de la commune. Ces derniers envahirent le premier fort villageois qui enserré principalement les deux églises. Réglé en 1296, le conflit aboutira à la quasi destruction de l’église St Julien qui devra être partiellement reconstruite.
Par la suite, les tremblements de terre du XVème siècle vont également entraîner des dégâts conséquents. La nef et le chœur s’écroulent. Reconstruit à l’économie, l’édifice sera privé de sa tribune et de ses chapelles rayonnantes.
Une dernière destruction, celle du clocher, remplacé par une tour carrée jusqu’à la fin du XIXème siècle, daterait peut-être de la Révolution, à moins qu’il n’ait été jamais reconstruit après les tremblements de terre.

L'église Saint-Julien en 3d

Numérisation et site Art roman 3d, de Dominique Allios, des images tridimensionnelles de l'église Saint-Julien :


L'église Saint-Julien en 3d

Édifice remarquable, l’ancienne prieurale St Julien fut classée Monument Historique dés la première liste de 1840. Elle fut restaurée entre 1840 et 1865 par l’architecte Aymon Gilbert Mallay, disciple de Viollet le Duc qui embellira la façade de décors polychromes. Le clocher, quant à lui, sera reconstruit en 1895 sur la modèle de celui de St Saturnin par l’architecte Victor Petitgrand.

http://www.sitesclunisiens.org/
http://www.cluny-tourisme.com/

L’église Sainte-Marie

L’église Sainte-Marie a été remaniée au XIIème siècle, mais a encore des parties carolingiennes Cette église paroissiale dont la construction est antérieure au Xème siècle, a changé de destin après la révolution quand le Conventionnel Antoine Rudel du Miral l’acheta pour l’utiliser en tant que grange elle est ensuite transformée en chais. Actuellement l’édifice est la vitrine des « Caves de L’Abbaye » qui présente et vend ses produits dans ce cadre exceptionnel. Il est possible de faire le tour du bâtiment pour admirer le chevet et de rentrer dans le vaisseau central Cet édifice est inscrit au titre des Monuments Historiques.

La Chapelle Sainte Marcelle

Au 10ème siècle, alors qu’une mauvaise fièvre ravageait la région, une jeune bergère appelée Marcelle, originaire de Chauriat qui allait garder ses moutons sur les pentes du puy de Mur s’endormit après avoir imploré la Vierge Marie d’épargner son village. Quand elle se réveilla, sa quenouille s’était fichée dans le roc en tombant. De la fente de la pierre jaillit une source dont l’eau miraculeuse guérit tout le canton. Une chapelle a été érigée près de l’endroit où eut lieu le miracle. Pendant longtemps les gens de Chauriat et de Vertaizon et même de Dallet et de Mezel se querellèrent pour obtenir la propriété de cette chapelle. On se fit des procès, on en vint même aux mains et c’est l’Evêque de Clermont-Ferrand qui dut intervenir. Chauriat obtint gain de cause. L’édifice actuel a été construit en 1816.

La Halle

Elément de patrimoine un peu oublié, l’ancienne halle au blé n’en reste pas moins un cadre incontournable du décor chauriatois : point de départ des balades patrimoines, kiosque pour la fête de la musique, piste de danse pour les bals populaires, elle est un lieu d’échange reconnue et appréciée. Mais que savons-nous vraiment sur sa construction ?

En parcourant les anciennes délibérations du conseil municipal, nous découvrons que sa construction avait été décidée dès les années 1840. Dans ce premier projet, elle faisait partie d’un aménagement global d’une partie du bourg comprenant la construction d’une école pour garçons avec le logement de l’instituteur, d’une nouvelle mairie et la création d’une nouvelle rue. Elle paraissait indispensable suite aux différentes demandes des marchands pour abriter leurs chariots et leurs marchandises. Ce nouvel ilot devait être construit à la place de la salle des fêtes actuelle. Si la mairie et la nouvelle école furent bien réalisées, ni l’aménagement de la rue, ni la halle virent le jour.

Le sujet revient à plusieurs reprises dans les discussions du conseil municipal jusqu’au 24 août 1889 où le projet se concrétise réellement. Dans cette séance, les conseillers retiennent la proposition de création de la halle par l’architecte, Emilie Louis Dalbine (architecte départemental qui travailla notamment sur différents la restauration des termes du Mont Dore). Ce dernier a proposé deux projets pour le centre bourg : un qui concerne l’aménagement de la Place Pasteur suite à la translation du cimetière à son emplacement actuel et un portant sur l’édification d’une halle au blé, Place de l’église. Nous voyons donc que dans ce nouveau projet, la halle change de place pour être établie là où elle se trouve aujourd’hui.

Le devis rédigé par Dalbine est d’un montant de 4632,34 francs. Pour faire face à cette dépense, le conseil municipal avait provisionné 3000 francs dans leur budget. Les 1632.34 francs manquant furent prélevés sur une ligne du budget annexe consacré à l’entretien et la création des routoirs de St Julien et à la mise en service de nouveaux captages d’eau pour la commune. Ces projets-là, pouvant être décalé à une date ultérieure alors que la création de la halle était une nécessité urgente. Ces décisions furent adoptées à l’unanimité par le conseil qui approuve les plans et devis dressés par Dalbine, autorise Mr le maire à prélever la somme de 1632.34 francs sur le budget annexe et le « prie de faire d’urgence le nécessaire auprès de Mr le Préfet pour activer la construction de la halle ». Cette dernière phrase, issue des délibérations montre l’importance de ce projet aux yeux de la population.

L’entreprise de fonderie retenue est l’entreprise Cassoret dont les locaux se trouvent dans le Nord, à Saint Sauveur d’Arras. La famille Cassoret est une famille de serrurier, ferronnier et constructeur métallique (grille, serre, balcon…) reconnue. Plusieurs noms sont parvenues jusqu’à nous. Celui de Constant-Joseph Cassoret, artisan de la rue de Douai entre 1855 et 1929 à Saint Nicolas les Arras marié à Julienne Courtin, fille d’un maçon local, de son neveu, Emile Cassoret (1885-1944) serrurier et grand invalide de guerre ou encore de Clovis Cassoret, spécialisé dans la construction de kiosque à musique. Ce talent là, ils l’ont exercé dans plusieurs grandes villes en France et en Belgique : Ostende, Brest, Marmande, Reims… D’ailleurs a bien la regarder, nous nous rendons compte que la halle reprend bien les différents éléments des kiosques à musique de l’époque : fines colonnes en métal, structure très ouverte, toit en zinc avec décor sur le faitage du toit reprenant des éléments bien présent sur les kiosques à musiques dont les sortes de clés de sol stylisés. La principale différence reste, néanmoins la forme puisque les kiosques sont généralement circulaires ou hexagonaux alors que la halle, de part sa vocation, est de plan rectangulaire.
Restaurée en 1993, l’ancienne halle au blé de Chauriat reste un élément emblématique du patrimoine rural de la commune, témoin d’une époque et d’une mode dont peu d’éléments existe dans la région puisque la seule autre halle de ce type se trouve à Plauzat. 

La Maison Rudel du Miral

La mairie

Rudel du Miral, franc maçon né à Chauriat le 20 septembre 1719 est célèbre pour avoir été de ceux qui votèrent la mort de Louis XVI. En 1792, l’assemblée électorale du département le nomma Député à la Convention. En l’an IV il présida le corps électoral de la Convention en tant que doyen d’âge. De 1795 à 1798 il fut membre du Conseil des anciens. Cependant, mêlé avec BARRAS à la réaction Thermidorienne, il se retira dans sa propriété où il mourut en 1807. Sa demeure ornée des symboles maçonniques, possédant des boiseries et ornements du 18ème siècle remarquables, abrite aujourd’hui la Mairie. Ce bâtiment est également inscrit au titre des Monuments Historiques 

Attesté par les sources dès 1282, où l’on note la présence d’un fossé, le fort de Chauriat fut réellement fortifié par les habitants avant 1367. A cette époque, il se cantonne aux deux églises et à une partie de l’îlot en face dont la limite reste l’arrière du presbytère et de l’ancien hôtel du commerce et se prolonge le long de la rue des Cuviers. Après une augmentation exponentielle des habitants du fort ayant entraîné une destruction partielle du prieuré et de l’église St Julien, il est une nouvelle fois agrandi entre 1396 et 1452. C’est d’ailleurs à cette date qu’il atteindra son extension maximale, correspondant au centre bourg actuel délimité par les boulevards Marx Dormoy et de la République. Au-delà de cette limite se trouvait un fossé en eau, alimenté en poisson et dans lequel les habitants pouvaient pécher après s’être acquittés d’un droit de pêche. Par la suite, il continuera d’être entretenu au moins jusqu’en 1610 comme l’atteste le blason de la rue de l’Abbaye. Le bourg avec ses quatre portes, datant elles aussi de la restauration du XVIIème, et son fossé resta intact jusqu’en 1786 où par soucis d’hygiène il fut décidé d’abattre les remparts afin de faire circuler l’air dans le bourg et d’enrayer une épidémie qui sévissait depuis plusieurs années. Démantelées et vendues aux enchères en 1805, plusieurs des portes de l’ancien fort se trouvent aujourd’hui le long de la Rue de Voilhat. Une autre porte plus ancienne est prise dans le mur de l’une des maisons de la Rue des Cuviers et se trouve surplombée par une tour carrée, vestige de l’agrandissement du fort au XVème siècle.